La France a demandé mardi la “libération inconditionnelle et immédiate” du président élu du Niger Mohamed Bazoum, près d’un an après le coup d’Etat qui l’a renversé.

“Cela fait un an qu’il est retenu prisonnier dans des conditions scandaleuses”, a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. “Nous avons toujours condamné et nous condamnons encore fermement cette détention et nous continuons à appeler à sa libération inconditionnelle et immédiate”, a-t-il ajouté lors d’un point presse.

Il a en outre souligné l’inquiétude de la France après la décision de lever son immunité, “qui peut avoir des conséquences sur ses conditions de détention”.

Mohamed Bazoum a été renversé le 26 juillet 2023 par le général Abdourahamane Tiani, le chef de sa garde présidentielle. Elu en 2021, il n’a jamais démissionné et revendique toujours d’être le président du Niger.

Mohamed Bazoum, qui n’a eu aucun contact avec ses avocats, est notamment poursuivi pour “complot d’attentat à la sécurité et l’autorité de l’Etat” et “crime de trahison”.

Il lui est par exemple reproché d’avoir parlé au téléphone avec le président français Emmanuel Macron et le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken pour qu’ils l’appuient “par une intervention armée”, lors du coup d’Etat.

“Nous avons très tôt posé le diagnostic que la junte nigérienne romprait les partenariats en vue de lutter contre le terrorisme”, a par ailleurs réagi le porte-parole du Quai d’Orsay. “Et nous constatons que les décisions prises par la junte au Niger ont des effets désastreux avec une recrudescence des actes terroristes”.

La France, ex-puissance coloniale, a été priée fin 2023 de faire partir ses soldats basés au Niger pour aider à lutter contre les jihadistes. Et d’ici à mi-septembre, les Américains auront également plié bagage, quittant notamment leur base de drones à Agadez (nord) après celle de Niamey.

Source : AFP