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Talon, la CEDEAO et l’AES : Talon est-il sincère dans son plaidoyer de recherche de conseil sur la CEDEAO ?

Devant les journalistes, le 8 février 2024, le président Talon en toute bonne foi a fait un plaidoyer pour être conseillé sur la démarche à suivre sur la « prise de décision » bonne pour la bonne marche de la CEDEAO. Si l’idée est noble, il faut reconnaitre que l’exercice pour moi était trop osé dans la situation que vit la région avec le retrait annoncé des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel de la CEDEAO.

Les trois pays se sont-ils retirés rien qu’à cause des sanctions ? Ou les dirigeants de l’AES ont-ils cru qu’il y a échec dans l’intégration pour prendre leur décision de retrait ? Ces dirigeants ont-ils volontairement choisi de « casser » ce que leurs prédécesseurs ont mis en place ?

Ce que Talon ne dit pas et ce à quoi tous les habitants de ces trois pays dans une grande majorité et qui transparait dans ce qu’il ne dit pas, c’est que les décisions prises par la CEDEAO ne viennent pas des chefs d’Etat qu’ils sont, mais leur décision semble être l’application d’instructions reçues pour agir comme ils l’ont fait.

Pourquoi étant élu par les Béninois pour mettre en œuvre leur volonté légitime, croit-il avoir plus de pouvoir pour se donner le droit de ne pas appliquer cette volonté majoritaire qui était de ne pas prendre de sanction contre le Niger, si ce n’est une force supra ?
Est-ce que la CEDEAO dans le cas du Sénégal doit condamner ou non ? Quand on condamne on dit qu’on ne doit pas le faire, si on ne condamne pas…
En ne condamnant pas Macky SALL, en ne le sanctionnant pas en tant que seul responsable de ce qui arrive, comme l’a été au Mali, en Guinée et au Burkina avant les coups d’Etat, les sanctions seront dirigées contre le peuple Sénégalais si quelque chose se passait. Et c’est ce que l’on reproche à la CEDEAO de ne pas prendre ses responsabilités quand il le faut. Tout Sénégalais tolèrerait aujourd’hui que toute institution puisse dire, agir pour empêcher la forfaiture en cours au Sénégal du fait d’un seul individu et sa soif d’abus de pouvoir, fusse-t-il le président élu. De quel droit ?
Que le Président Talon et peut-être les autres avec lui soient perdus et ne sachent pas que faire, rentre dans l’ordre normal de la CEDEAO car Macron ne donnera aucune consigne contre Macky Sall. Tout le monde l’avait entendu dire qu’il « appellera dès demain le Président Nana Akufo pour lui instruire que la CEDEAO prenne les décisions nécessaires que la France appuiera ». C’était contre le Mali ; aucune consigne n’ayant été donnée, le Burkina Faso fut épargné mais pas le Niger jusqu’à instruire une guerre contre « nos propres frères », sans que cela n’émeuve autrement les dirigeants de la CEDEAO.
Être garant donne-t-il le droit à une institution de tuer chez ses adhérents pour le compte d’autrui ? C’est cette sombre volonté non comprise par personne qui amène les peuples du Sahel, pour ceux qui soutiennent le désir ou la décision de retrait, à ne voir dans les organes de la CEDEAO qu’une machine entretenue par des maitres qui ne cachent pas leur volonté d’esclavagiser les peuples. Ne pas voir cela ou refuser de reconnaitre cela, enlève tout crédit en un quelconque plaidoyer pour un retour dans une telle institution.
Avant 1975, année de création de la CEDEAO, la mémoire collective ne retient pas qu’il y avait des visas entre les pays de la région. Croire ou penser que le retrait de la CEDEAO soit une entrave à la CEDEAO des peuples, est une mauvaise lecture de la réalité de la région. Maintenant, que certains veuillent réaliser leur dessein caché depuis longtemps en se saisissant de cette occasion, cela ne tiendra que pendant leur séjour à la tête de leur pays, car aucun peuple de la région ne veut un retour.
Sidicoul

Source : L’Aube

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