Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, a présenté, ce samedi 7 décembre 2024 au Sénat à Yamoussoukro, le budget-programme de son ministère pour l’année 2025. Au cours des débats, la question de la sortie des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a suscité de vives discussions. Le ministre a tenu à rassurer les sénateurs sur l’impact limité que cette situation pourrait avoir sur les relations commerciales entre la Côte d’Ivoire et ces pays. 

Selon le ministre, bien que la question soit préoccupante, les échanges commerciaux ne seront pas immédiatement affectés. « Le Mali est l’un de nos principaux clients, avec des exportations avoisinant les 909 milliards FCFA, ce qui en fait notre troisième client au niveau mondial et notre premier client au sein de la CEDEAO. Le Niger, quant à lui, représente environ 33 milliards FCFA d’exportations, soit le 43e client mondial de la Côte d’Ivoire », a déclaré Souleymane Diarrassouba. Il a ainsi souligné que ces pays demeurent des débouchés importants pour l’économie ivoirienne.
Le ministre a également rappelé que la plupart des industries installées en Côte d’Ivoire dépendent en grande partie du marché sous-régional, avec une part de 20 à 40 % de leur activité tournée vers les autres pays de la région. Toutefois, il a précisé que même en cas de sortie effective de ces pays de la CEDEAO, les mécanismes de coopération économique mis en place par l’UEMOA, qui regroupe huit pays de la région, garantiront la continuité des échanges commerciaux. « La libre circulation des biens et des personnes continuera grâce à l’UEMOA. Mais des ajustements seront nécessaires, notamment en ce qui concerne les titres d’identité et les cartes d’assurance brune », a ajouté le ministre.
Les assurances communautaires, notamment celles concernant les camionneurs de la CEDEAO en cas de sinistre, représentent un autre défi majeur. Le ministre a indiqué qu’il sera nécessaire de trouver une solution adaptée pour pallier l’absence de ce dispositif dans le cadre de l’UEMOA, dans le cas où la sortie des pays de l’AES serait confirmée.
En définitive, bien que les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et les pays de l’Alliance des États du Sahel, tels que le Mali et le Burkina Faso, demeurent essentiels, les autorités ivoiriennes se montrent confiantes quant à la capacité de la région à maintenir la fluidité des relations commerciales malgré les tensions politiques au sein de la CEDEAO. Des discussions sont en cours pour ajuster les dispositifs existants et éviter toute perturbation majeure des échanges économiques.