Justice: Boubacar Karamoko Traoré, un proche du premier ministre libéré dans son procès en appel
Condamné à un an de prison ferme par un tribunal de première instance, Boubacar Karamoko Traoré, ex- chargé de mission à la primature et vice-président de la tendance M5-RFP proche de Dr Choguel Kokalla Maïga, a été libéré, hier lundi 2 septembre, dans son procès en appel.
Le 8 juillet 2024, Boubacar K Traoré a été reconnu coupable des chefs d’accusations «d’atteinte au crédit de l’État », « outrage à magistrats » et «diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix publique », que le Procureur du pôle judiciaire anti cybercriminalité lui reprochait. La justice lui avait infligé un an de prison ferme. Ce proche du Premier ministre de la transition a toujours rejeté sa condamnation en réfutant les accusations qu’on lui reproche. Lors du jugement de fond du dossier, sa défense avait déclaré que « Ces chefs d’accusation ne sont nullement établis, le procureur n’a pas pu en apporter la preuve. Le mémorandum publié en mai dernier par son client n’est pas un pamphlet contre les autorités militaires, mais un recueil d’idées signé pour le compte de son mouvement. C’est un bilan de ce qui a marché et de ce qui n’a pas marché depuis la rectification de la Transition ».
Pour rappel, ce proche du Premier ministre avait signé un mémorandum de quatre pages dans lequel il s’attaque virulemment aux colonels.
Dans son réquisitoire pas trop amical, le vice-président du M5-RFP tendance Choguel dénonçait sans ambages « un relâchement des termes du Pacte d’honneur du partenariat stratégique liant les deux Forces civiles et militaires pour le changement ».Le mémorandum signé par Boubacar K Traoré parle de la rupture du pacte qui liait les deux parties. Evoquant le limogeage et le remplacement de presque tous les ministres du M5-RFP issu de la formation du gouvernement de Transition le 11 juin 2021 sans consultation ni proposition de Dr Choguel K. Maïga,
Toujours dans ce document, les camarades de Dr Choguel K Maïga n’ont pas digéré son isolement dans la prise de décision sur plusieurs questions majeures de la gestion gouvernementale. Ils citent entre autre la finalisation de la réorganisation territoriale, la gestion de la crise énergétique, l’organisation de la campagne référendaire et du « meeting de la honte » du 8 juin 2023, le report des élections, voire les négociations sur certains dossiers à caractère économique et financier avec des partenaires stratégiques dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel. Pire, il dénonce la qualité de la distribution de la justice, la question de la candidature du Colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle, l’élévation des 5 colonels plus le colonel Abdoulaye Maïga au grade de généraux. Le premier ministre de la transition, Dr Choguel K Maïga, également a pris position pour son adjoint du M5-RFP et collaborateur du bureau dans les termes suivants : « personne ne peut dire qu’il y a un point là-dedans qui est faux ».
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net