Des enseignants de Ménaka sommés de regagner leur poste
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Depuis 2012, de nombreux enseignants sont absents dans la région de Ménaka, forçant les écoles à recourir à des volontaires. Après plusieurs rencontres, le gouverneur a fixé au 3 mars prochain le délai pour que les enseignants absents regagnent leur poste.
Parmi les décisions en gestation figure le retour imminent des enseignants de Ménaka. Pour se faire, ils ont jusqu’au « 3 mars prochain » pour regagner leur poste. Abouzeidi Touré est membre de la synergie des syndicats des enseignants à Ménaka. Pour lui, « il est injuste de demander seulement aux enseignants de retourner à leur poste alors que plusieurs autres services publics ne sont pas installés dans la région à cause de l’insécurité ».
« Les enseignants ne sont pas les seuls fonctionnaires », rappelle le syndicaliste. « Il y a certains services, leur présence peut beaucoup aider à ce que les enseignants reviennent, particulièrement les services financiers, les trésors, le budget », a-t-il ajouté. « On a même demandé à un moment à ce que ces services se fassent représenter. Mais jusque-là, les enseignants continuent de souffrir de leur absence », regrette Abouzeidi Touré.
Un retour conditionné à la sécurité
Ousmane Almoudou est le porte- parole du syndicat des enseignants signataires du 15 octobre 20216. Il affirme que l’absence des enseignants dans la région de Ménaka est loin d’être une volonté d’abandonner. « Il faut réunir toutes les conditions idoines afin de faciliter leur retour dans la sérénité », insiste le syndicaliste. « Les gens ne peuvent pas aller comme ça. Un gouverneur ne peut pas s’asseoir et faire un communiqué pour demander aux enseignants de retourner alors qu’il n’y a aucune condition réunie », martèle le porte-parole.
Et M. Almoudou de rappeler qu’avant les événements de 2012, les enseignants étaient à Ménaka. « C’est suite à des événements d’insécurité qu’effectivement, tous les fonctionnaires ont abandonné le Nord. Mais suite à l’offensive que l’armée a lancé pour la récupération des régions du Nord après le départ de la Minusma, des enseignants qui étaient venus à Bamako pour les vacances ont vu la route bloquée », signale l’enseignant.
Cette annonce des autorités scolaires de Ménaka fait suite à une correspondance adressée aux maires par l’académie le 10 février dernier. La lettre parlait des dispositions à prendre par rapport à l’absentéisme des enseignants à Ménaka
Prendre des dispositions pour le paiement des salaires
Le retour des enseignants dans la région de Kidal n’est toujours pas effectif. Cependant, dans les localités où les représentants de l’État sont présents, les écoles fonctionnent normalement. Par ailleurs, les enseignants sur place dénoncent l’inaccessibilité à leur salaire dû au non fonctionnement des banques dans la région. Ils demandent aux autorités de prendre des dispositions par rapport au paiement de leurs salaires.
Source : Studio tamani